Le Sommet accueillera quelque 100 chefs d’Etat. Ils auront à débattre des mécanismes à mobiliser pour mettre en œuvre des initiatives portant sur l’allégement de la dette, le financement climatique… Ce rendez-vous intervient dans un contexte international marqué par les répercussions des crises climatique, énergétique, sanitaire et économique, notamment dans les pays les plus fragiles et les plus pauvres.
Le Président de la République, Kaïs Saïed a quitté, hier, Tunis pour se rendre en France, à l’invitation du Président français Emmanuel Macron, pour participer au «Sommet de Paris : pour un nouveau pacte financier mondial», qui se tiendra les 22 et 23 juin à Paris.
Ce sommet, qui se tient à l’initiative du Président français, devrait aboutir à une feuille de route pour alléger le fardeau de la dette des pays à faible revenu et mobiliser davantage de fonds pour financer des programmes et projets climatiques.
Le Sommet de Paris va proposer également de nouveaux instruments de taxation et de financement international et prévoit d’unifier les efforts mondiaux en prévision des prochains rendez-vous, notamment le sommet du G20 à Delhi, en Inde, les assemblées générales de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, et la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP 28), qui se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
Ce conclave vise, également, à surmonter l’échec des pays riches à faire face à la crise climatique d’autant que ceux-ci, bien qu’ils soient responsables du réchauffement climatique, ont manqué à leur promesse de mobiliser une enveloppe de 100 milliards de dollars par an au profit des pays les plus vulnérables.
Compte tenu de sa position géographique (située à la fois en Méditerranée et en Afrique), la Tunisie est considérée comme l’un des pays les plus vulnérables face aux impacts des changements climatiques dont la baisse et l’irrégularité des précipitations, la hausse des températures, l’élévation du niveau de la mer.
En effet, la Tunisie a été classée, en 2018, au 35e rang, sur un total de 183 pays les plus vulnérables face aux extrêmes climatiques en Afrique du Nord (inondations, sécheresses…), selon l’Indice mondial des risques du climat (Global Climate Risk Index 2020), publié en marge de la 25e Conférence des parties sur le Climat de l’ONU, tenue à Madrid, en Espagne.
Pour rappel, la Tunisie avait ratifié l’Accord de Paris sur le climat par la loi organique n° 2016-72 du 31 octobre 2016 et avait soumis sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), et ce, depuis septembre 2016.
La Tunisie s’est engagée à réduire de 45% l’intensité carbone de l’économie nationale
Elle a révisé cette contribution, conformément aux dispositions de l’article 3 de l’Accord de Paris, en octobre 2021. Dans ce contexte, la Tunisie a réaffirmé son engagement à l’échelle mondiale à élaborer, actualiser et contribuer aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre localement. Elle s’est engagée, dans le cadre de sa contribution actualisée en 2021, à réduire de 45% l’intensité carbone de l’économie nationale, en lieu et place de l’objectif initial estimé à 41% d’ici à 2030.
Les mesures de réduction portent, en particulier, sur le secteur de l’énergie, à hauteur de 75%, et ce, à travers le recours aux énergies renouvelables et propres et la mise en place de projets d’économie en énergie dans les domaines de l’industrie, de la gestion des déchets, de l’agriculture… La Tunisie se penche, aussi, sur la réalisation de nombreux programmes en rapport avec l’adaptation des systèmes les plus vulnérables aux changements climatiques, surtout dans les filières des ressources en eau et l’agriculture…
La mise en œuvre de la CDN actualisée requiert la mobilisation d’importantes ressources financières, estimées à environ 19,4 milliards de dollars au cours de la période 2021-2030, dont une enveloppe de 14,4 milliards de dollars qui sera réservée à la mise en place des mesures d’atténuation, 4,3 milliards de dollars pour les actions d’adaptation et 0,7 milliard de dollars pour le renforcement des capacités.
Il convient de noter que le ministère de l’Environnement avait organisé, les 25 et 26 mai 2023, une Conférence internationale pour l’investissement dans la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau national (CDN)», en collaboration avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la GIZ, afin d’exposer les principaux projets sectoriels, permettant une meilleure adaptation aux répercussions des changements climatiques.
A cette occasion, les partenaires étrangers de la Tunisie avaient souligné l’impératif d’appuyer les programmes d’efficacité énergétique et de mobiliser plus d’investissements dans le domaine des énergies renouvelables, dans le dessein de renforcer la résilience du pays face aux changements climatiques.
La directrice de l’engagement pays de la NDC-Partnership, Mariana Panuncio – Feldman, avait affirmé, à cette occasion, que «la Tunisie a franchi une étape avancée d’engagement et de mise en œuvre des projets climatiques, inclus dans sa contribution déterminée au niveau national».
Le Sommet de Paris accueillera quelque 100 chefs d’Etat. Ils auront à débattre des mécanismes à mobiliser pour mettre en œuvre des initiatives portant sur l’allégement de la dette, le financement climatique…
Ce rendez-vous intervient dans un contexte international marqué par les répercussions des crises climatique, énergétique, sanitaire et économique, notamment dans les pays les plus fragiles et les plus pauvres.
Des alternatives et solutions seront à cet effet au cœur du débat pour le financement des programmes de climat, de santé, et de lutte contre la pauvreté. Des actions seraient conçues aussi pour faciliter l’accès au financement des pays les plus vulnérables aux changements climatiques, y compris les pays du Sud, dans le but de les aider à mieux répondre aux défis climatiques.